Description
Engagé en faveur de la justice sociale et l’autonomisation des femmes et jeunes filles, Fredrick Simon a bâti sa carrière autour de la promotion des droits socio-économiques et de la défense de l’égalité des genres. Il dispose d’une expertise dans la résolution des problèmes liés à la lutte contre la pauvreté et au développement communautaire. Comme membre fondateur de l’Organisation Sisi Tanzania et représentant africain de la Global Youth Coalition, il participe aux négociations internationales pour défendre les droits des femmes et filles. Ses actions de plaidoyer visent à attirer l’attention sur les questions liées au genre, en soulignant l’importance de la propriété locale et de l’engagement communautaire pour une transformation durable.
Interview de Fredrick Binamungu SIMON – 5 avril 2024
Pourriez-vous vous présenter ?
Je suis Fredrick Binamungu Simon, membre fondateur de l’organisation « Sisi Tanzanie » qui aide les jeunes à s’engager pour les droits humains. Notre objectif est d’atteindre la justice sociale et l’égalité dans la société, d’aider les jeunes à s’engager pour les droits humains et créer une société plus inclusive et équitable. En tant que négociateur international, je suis également spécialiste de résolution de problèmes liés à l’égalité de genre, la lutte contre la pauvreté et le développement communautaire. Mon action de défenseur des droits humains m’a permis de devenir l’un des lauréats de la promotion 2024 de l’Initiative Marianne.
Au cours de ma carrière, j’ai participé à des initiatives promouvant les droits fondamentaux aux échelles nationales et internationales. Je plaide afin de défendre les droits des communautés tanzaniennes et je me suis également engagé en faveur de l’autonomisation des femmes et des jeunes, via la promotion de leurs droits économiques, l’accès à l’éducation et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et domestiques.
De par mon rôle en tant que représentant africain de la Global Youth Coalition et responsable de la communication de Green Samia, mon travail se situe à l’intersection de la justice sociale, des droits économiques, des minorités, de l’environnement et de l’égalité de genre.
Pouvez-vous décrire votre engagement en tant que Défenseur des droits ?
Je me consacre à la défense des droits humains car je crois en l’universalité de la justice, des droits humains et du respect de la dignité de chaque individu. Je plaide pour la protection et la promotion des droits de chacun, quels que soient ses antécédents, son identité.
Lorsque j’ai réalisé que les violations des droits humains, la discrimination et les inégalités portant atteinte aux libertés et droits étaient systémiques, je n’avais d’autre choix que d’agir pour contribuer à rendre le monde plus juste et équitable. Par mon action, j’attire l’attention sur les populations marginalisées et vulnérables, en veillant à ce que leurs droits soient respectés.
Être un défenseur des droits humains n’est pas seulement une identité, c’est avant tout des convictions qui guident notre action. Je suis déterminé à lutter contre l’injustice et plaider en faveur de réformes respectant la dignité humaine.
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour les droits humains ?
Le fait d’être témoin des injustices et inégalités auxquelles sont confrontées les communautés marginalisées, m’a poussé à agir. Dans ma communauté, j’ai assisté à des violences fondées sur le genre, en particulier des violences domestiques, ce qui m’a profondément marqué. Ce sont donc mes expériences qui ont motivé ma décision de m’engager, afin de contribuer à un changement positif dans la société tanzanienne pour que les droits fondamentaux soient respectés et protégés.
Qu’attendez-vous de l’Initiative Marianne dans la consolidation de votre projet ?
Tout d’abord, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont permis de rejoindre l’Initiative Marianne. C’est une opportunité précieuse à la fois pour consolider mes projets, mais aussi pour disposer d’un temps de repos et une prise de recul vis-à-vis des actions que je mène, tout en apprenant aux côtés des lauréats de la promotion.
Je considère l’Initiative Mariane comme une occasion de renforcer et consolider mon projet, « BreakCycles4HER », qui vise à lutter contre la violence fondée sur le genre et à promouvoir l’accès à la justice pour les communautés marginalisées en Tanzanie, en particulier les femmes et jeunes filles. Avec l’Initiative, j’espère développer des collaborations et partenariats, obtenir un soutien et des ressources pour étendre la portée de ce projet afin de lutter efficacement contre la violence et permettre l’autonomisation de ces femmes et jeunes filles. En outre, j’espère que cette Initiative saura soutenir notre engagement en tant que défenseurs des droits. J’ai eu la chance de rencontrer Monsieur le Président Emmanuel Macron et de lui demander de perpétuer cette initiative et son soutien aux défenseurs des droits.
Qu’attendez-vous des activités du programme de l’Initiative Marianne ?
L’Initiative Marianne nous apporte une formation pluridisciplinaire (management de projet, notions juridiques, etc.) appuyée par des ateliers pratiques, visites et rencontres. Elle nous permet également d’acquérir des connaissances fondamentales concernant la situation des droits humains à l’international et de rencontrer des personnes de tous les pays engagées dans la défense de ces droits. C’est une opportunité unique pour les défenseurs des droits que nous sommes. De ces échanges, résultent de nombreux enseignements et des réflexions fondamentales pour mener à bien nos propres engagements. Ces activités et interactions permettent de s’instruire davantage en ce qui concerne les droits humains et de réaffirmer son engagement en faveur de cette cause.
J’aspire à être un moteur de changement durable, via mon plaidoyer international et local, grâce aux compétences acquises dans le cadre du programme. En ce sens, j’ai beaucoup apprécié les enseignements que nous avons reçus en négociations et leadership. Cela a contribué à ma montée en compétences sur ces sujets.
Qu’avez-vous prévu de faire après la fin du programme ?
A la fin du programme, je vais retourner dans ma communauté en Tanzanie pour exploiter les connaissances et compétences acquises en France pour mener mon projet à terme en plaidant, élargissant les partenariats et mobilisant des ressources. Je souhaite poursuivre mon travail en tant que défenseur des droits de l’Homme afin de contribuer à un changement positif en Tanzanie et dans le monde.
Afin d’agir sur les inégalités et violences basées sur le genre, nous avons besoin de soutien via des partenaires (fondations ou l’Etat français) et des financements et j’espère pouvoir profiter des rencontres réalisées dans le cadre de l’Initiative pour obtenir de tels financements.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Je souhaite exprimer ma gratitude pour l’opportunité qui m’a été donnée de participer à cette Initiative, aux côtés d’autres défenseurs des droits humains, et remercier tous les partenaires du programme pour son organisation. Ce programme rend visible nos combats et nous permet d’être reconnus comme défenseurs au niveau mondial.
Je veux également remercier Monsieur le Président Emmanuel Macron qui, par la création de l’Initiative Marianne, reconnaît notre (Ndla : les lauréats de l’Initiative) combat et nous soutient dans ses discours.
Cet appui nous permet de poursuivre sur le long terme nos engagements en faveur des droits humains.
Vous avez une question ? Contactez-nous !
Contact