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KIRIMWINGABO Chrysostome

Droits civils et politiques, lutte contre la répression et les violences gouvernementales

Description

Chrysostome KIRIMWINGABO est membre de la Ligue Burundaise des droits de l’homme Iteka, la première organisation des droits de l’Homme au Burundi. Malgré la radiation de son organisation par le gouvernement en 2015, Chrysostome continue ses activités de défense des droits de l’Homme avec les membres de la Ligue exilés en Ouganda, à travers la production de bulletins hebdomadaires, de rapports mensuels, trimestriels et annuels sur les violations des droits de l’Homme commises au Burundi. Sa radiation a réduit le travail de la Ligue Iteka au monitoring, rapportage et plaidoyer mais ses travaux ont contribué à l’ouverture d’enquêtes par des structures internationales et à la mise en place de sanctions. Sa structure décentralisée permet à Chryosotome et ses collègues, en exil depuis la crise politique de 2015, de continuer leur travail.

Interview Chrysostome KIRIMWINGABO – 26 juillet 2024

Pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Chrysostome Kirimwingabo et je suis membre de la Ligue Burundaise des Droits de l’Homme, la première organisation de la société civile au Burundi. En raison de la répression exercée par le gouvernement burundais contre ceux qui dénoncent les violations du régime, je suis partie vivre en exil en Ouganda avant de demander l’asile en France.

Au Burundi, j’ai grandi au sein des « clubs scolaires » créés par la Ligue des Droits de l’Homme, qui m’ont inculqué les valeurs du respect de la dignité humaine. Mon engagement militant a commencé lorsque j’ai débuté les études supérieures en 2009, en adhérant pleinement à la Ligue Burundaise des Droits de l’Homme. Je consacrais alors plusieurs heures par semaine à visiter des centres de détention afin de vérifier le respect des normes et les conditions de vie des détenus.

Pouvez-vous décrire votre engagement en tant que Défenseur des droits ?

Au sein de mon organisation, je lutte pour rétablir l’état de droit au Burundi. Bien qu’il y ait beaucoup à faire, notre principale activité consiste à surveiller les violations des droits de l’homme commises dans le pays afin de plaider auprès des institutions régionales, telles que la Communauté d’Afrique de l’Est et l’Union Africaine, ainsi qu’au niveau international. De plus, nous utilisons les réseaux sociaux pour sensibiliser la population, informer les citoyens sur leurs droits et les encourager à se prémunir contre les manipulations politiques.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour les droits humains ?

Je ne saurais dire exactement pourquoi, si ce n’est par mon désir de contribuer à un monde meilleur. Je ne supporte pas l’injustice, et cela m’a semblé évident de m’engager, même si cela comporte des risques pour ma vie. En effet, face au danger que représentait mon métier, j’ai dû m’exiler.
C’est au sein de la Ligue des Droits de l’Homme que j’ai trouvé un moyen d’agir. Lors de nos visites dans les centres de détention, nous assistions à la libération de détenus emprisonnés arbitrairement par des officiers de police. Cela m’a encore plus motivé à approfondir mon engagement dans ce domaine.

Comment l’initiative Marianne vous a-t-elle aidé à concrétiser vos projets ?

L’Initiative Marianne m’a grandement aidé à concrétiser mes projets en me permettant de travailler sur la mise en place d’initiatives régionales de surveillance et de suivi des violences et des violations des droits de l’homme. Grâce aux contacts établis via l’Initiative Marianne, je peux maintenant développer mon projet de manière plus approfondie.

En particulier, les formations en leadership, en processus de reconstruction post-conflit, et en justice transitionnelle ont été extrêmement enrichissantes. Les rencontres avec des ONG et des organisations internationales ont représenté de véritables opportunités.

Maintenant que le programme est terminé, quels sont tes projets ?

Je suis actuellement en France et je travaille à donner plus de visibilité à mon projet grâce aux contacts établis durant le programme. J’ai repris pleinement les activités de mon organisation, qui avaient été réduites pendant ma participation à la formation. Je me concentre désormais sur la gestion de mon organisation tout en recherchant des financements pour mon projet.

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