Les lauréats

Description

En 2008, Roshna Khalid devient la première femme présentatrice pour la télévision nationale dans toute la région du nord de l’Afghanistan. Parallèlement, elle est nommée directrice de l’Institut de l’Enseignement Technique et Professionnel de sa province et est porte-parole du bureau du gouverneur provincial, chargée des affaires sociales, des postes qu’elle occupe jusqu’en 2021. Engagée pour l’égalité entre les femmes et les hommes, elle fonde une radio dédiée aux droits des femmes et notamment à l’éducation et la représentation médiatique. Menacée à plusieurs reprises pour ses activités par les talibans, elle est contrainte de s’exiler en France en 2021.

Interview Roshna Khalid – 26 juillet 2024

Pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Roshna et je suis journaliste afghane. Aujourd’hui, je suis réfugiée en France, à Périgueux, où je poursuis mes engagements militants.

Pouvez-vous décrire votre engagement en tant que défenseure des droits de l’homme ?

Depuis toujours, je me consacre à la défense des droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes et des enfants. Récemment, j’ai fondé l’Association Roshna, qui mène des actions de sensibilisation sur les conditions de vie en Afghanistan. Actuellement, j’ai pour ambition d’amplifier l’impact de mes actions en créant une communauté en ligne capable d’atteindre un public plus large. Cependant, la barrière linguistique reste un défi que je m’efforce de surmonter.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans la défense des droits humains ?

La situation des femmes en Afghanistan est dramatique. Elles sont privées de droits, de libertés et réduites au silence. Face à ces injustices, je n’ai pas pu rester indifférente. J’ai décidé de m’engager pour porter leur voix et lutter activement pour que leurs droits puissent être reconnus et respectés.

Pourquoi avez-vous voulu participer à l’Initiative Marianne ?

Lorsque les Talibans ont repris le pouvoir en août 2021, j’ai dû fuir l’Afghanistan. J’ai perdu mon emploi et mon pays. L’Initiative Marianne m’a permis de retrouver ma motivation, de me reconstruire et de reprendre mon combat. Ce programme m’a offert l’opportunité d’acquérir de nouvelles compétences, d’apprendre et d’élargir mes horizons.

Quelles ont été les activités du programme les plus enrichissantes ?

Toutes les formations m’ont été bénéfiques, mais je reste particulièrement marquée par celle sur la Négociation et le Leadership à Sciences Po. De plus, les rencontres avec des organisations comme Reporters Sans Frontières ont été extrêmement enrichissantes et motivantes pour mon engagement.

Qu’avez-vous fait une fois le programme terminé ?

À la suite du programme, j’ai trouvé l’inspiration et la force de créer ma propre association. Un an plus tard, l’Association Roshna est devenue une réalité. Elle me permet aujourd’hui de concrétiser mes projets et de continuer à défendre les droits fondamentaux des femmes et des enfants.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

À court terme, je souhaite déménager pour être plus proche de Paris, car la distance avec Périgueux limite mon accès à certaines opportunités professionnelles. Pour l’instant, je concentre mes efforts sur les activités de mon association. J’ai déjà organisé plusieurs événements culturels, notamment des concerts, des spectacles mettant en lumière la culture afghane, et des célébrations comme la Journée internationale des droits des femmes. Ces initiatives visent à sensibiliser le public local à la richesse de la culture afghane et à défendre les droits des femmes.

J’ai réussi à m’implanter localement grâce à Radio Libre Périgord et au soutien de la municipalité, et cela m’encourage à poursuivre mon travail avec encore plus de détermination.